Rote Flora@

Information française

Composition

La rote Flora est issue du mouvement contre les mesures de restructuration de la ville. Des protestations massives ont empêché que soit bâti à sa place le musical « Fantôme de l’Opéra » et la rote Flora est restée le symbole de cette lutte. Après une courte phase d’utilisation légale (du 23.9.89 jusqu’au 31.10.89) comme Maison d’éducation politico culturelle en administration autonome, le bâtiment a été décla-ré occupé. Après de longues discussions, un plénum de plus de 200 personnes a décidé de rejeter la proposition de négociations faite en Automne 2000 par l’administration du district et de refuser, malgré le risque d’une expulsion,toute forme de contrat d’utilisation avec la ville. L’important était de ne pas perdre le statut d’autonomie, qui est pour nous la base essentielle de notre orientation politique. Jusqu’à main-tenant, la ville n’a plus essayé de légaliser ce projet, et la rote Flora est restée un espace occupé. Le fait que la ville ait vendu le bâtiment en 2001 à une personne privée n’a rien changé à cet état de choses.

Substance active

Il serait faux de croire, que la rote Flora est une institution sur laquelle état et justice n’ont aucune influence : elle n’est pas un rempart efficace contre le pouvoir de ré-pression de l’Etat. Elle n’est pas non plus une enclave dans laquelle les règles de la société dirigeante ne sont plus valables, même si depuis ses débuts la rote Flora s’efforce de renforcer son autonomie vis-à-vis de ces règles.

Mais la rote Flora, en temps que centre occupé, offre des possibilités d’actions so-ciales et politiques rendues sinon impossibles par des soi-disant « obligations de force majeure ». Elle ouvre la possibilité de contrecarrer les règles de jeu politique dictées par les gouvernants et d’ainsi déséquilibrer le système au pouvoir, ce qui ne reste potentiellement pas sans conséquence aussi en dehors de ses murs. Ce-ci est l’essentiel du projet Rote Flora, et l’offre de contrat en 2000/2001 n’était qu’un essai de dressage.

Mode d’emploi

Dans la pratique, quelques principes de cette politique se sont développés au cours des années. Quelques-uns ont durés, d’autres non, d’autres encore y sont venus s’y ajouter. Nous en donnons ici le statut actuel

1. Economie Depuis sa fondation, la rote Flora s’efforce de développer des alternati-ves à l’exploitation commerciale des espaces publics et culturels. Il n’est ni nécessaire de payer pour utiliser cet espace, ni possible de gagner de l’argent dans le cadre des activités. Les personnes qui y travaillent le font à titre bénévole, sans exception.

La rote Flora ne bénéficie pas de sou-tiens financiers de la ville ou de l’Etat et est donc financièrement indépen-dante. Les coûts d’exploitation tels que électricité, eau, chauffage, maté-riel de bâtiment etc.… sont couverts par des dons bénévoles. La Rote Flo-ra est ainsi même en mesure de sup-porter financièrement différents projets et activités politiques.

2. Autonomie La Flora s’efforce depuis le début de combattre toutes hiérarchies structu-relles ou institutionnalisées qui s’incrustent souvent dans des projets de si grande dimension. Il n’y a pour cette raison pas de postes rémunérés dans cet espace. Pour la même rai-son, chaque décision fondamentale est prise dans le cadre d’une assem-blée générale à laquelle peuvent par-ticiper toutes les personnes qui utili-sent cet espace. Chaque participant a le même droit de parole – sans hiérar-chie structurelle - . Les décisions sont prises à l’unanimité, afin que les posi-tions minoritaires ne puissent pas être ignorées.

Ce principe ne fut jusqu’ici dérogé vo-lontairement que 2 fois : En 1993, lorsqu’une minorité a revendiqué que l’interdiction général d’alcool soit abrogée, et en 2001, alors qu’après une discussion de plusieurs mois une majorité d’environ 80 % a décidé de ne pas entrer en négociation de contrat avec la ville.

3. Assemblée plénière L’assemblée plénière est l’instance supérieure du projet Rote Flora. La fréquence en dépend du nombre de décisions primordiales à prendre. Ac-tuellement, cette assemblée se réunit au moins une fois par trimestre. En principe, chaque visiteur a le droit d’appeler cette assemblée, et tous les visiteurs y sont invités. Nous ne fai-sons pas de différence entre «acti-viste» et «seulement visiteur» car nous pensons que la Flora est plus que la somme de ses activistes.

4. Plenum En dehors des décisions primordiales, il nous faut prendre aussi des déci-sions nécessaires au fonctionnement de la Flora. Ceci se fait dans le cadre d’un plenum qui se réunit chaque mercredi. Ce plenum fonctionne sur le principe de délégation : dans le cas idéal, un membre de chaque groupe utilisant la rote Flora y participe, par ex. du café, de la cantine populaire, des groupes politiques, des groupes sportifs, des ateliers de vélos et mo-tos, des archives…etc..

Pour que l’administration en autono-mie de la Flora fonctionne, il est né-cessaire que chaque groupe soit re-présenté par un délégué à ce plénum.

5. Rangement, nettoyage La Flora n’a bien entendu ni concierge, ni personnel de nettoyage. Les rangements et le nettoyage sont faits par les activistes. Les réparations et les travaux au bâtiment se font en commun au week-end.

Pour un bon fonctionnement de l’organisation de la Flora, il est impor-tant, que chaque visiteur participe à ces travaux.

Mode d’emploi En dehors des règles structurelles, il y a aussi quelques règles concernant ce que nous ne souhaitons pas dans la Flora

1. Interdiction d’entrée Il est malheureusement nécessaire dans un projet tel que la Flora d’exclure quelques personnes. Les flics et les représentants du gouver-nement bien entendu. Mais quelque-fois aussi des personnes dont le com-portement se sont révélées inaccep-table.

Malgré toute pluralité, il y a des limi-tes strictes : qui se comporte de ma-nière distinctement sexiste, homo-phobe, raciste ou antisémite est mis immédiatement à la porte, et reçoit en cas de récidive, une interdiction de lo-cal complète. Il en est de même pour toute personne brutale, physiquement ou de manière verbale.

Bien entendu, ces interdictions ne sont pas réglées avec l’aide de la po-lice. De même, elles ne sont pas irré-versibles. En général pour quelques mois. Ce délai passé, nous décidons de nouveau.

2. Alcool Au début, et vue le risque d’une ex-pulsion, l’alcool était complètement interdit dans la Flora. En 1993, nous avons décidé de suspendre cette in-terdiction pour permettre la consom-mation d’alcool pendant les fêtes et concerts.

Pour cependant éviter les excès agressifs de quelques visiteurs (prin-cipalement masculins), la consomma-tion d’alcool à haut degré reste inter-dite. De même, la cantine populaire reste un espace où la consommation d’alcool est absolument interdite.

3. Viande Comme beaucoup de visiteurs de la Flora sont végétariens, la cantine po-pulaire propose une cuisine appro-priée, sans viande.

4. Photos, vidéos, interviews La Flora a souvent été attaquée dans les médias. Il nous faut donc nous comporter vis á vis d’eux de manière adéquate. Pour cette raison, photos et vidéos dans la Flora ainsi que tout in-terview concernant le projet ne peu-vent être faits qu’avec l’accord du plé-num ou de l’assemblée générale. Il faut se méfier aussi des représentants de la presse qui viennent incognito et essayent d’obtenir des renseigne-ments. Bien sûr, sans paranoïa : il n’est pas nécessaire de refuser de parler à chaque visiteur non connu.

Plenum der Roten Flora März 2005 information: www.rote-flora.de

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